•  S'il est des vertus indispensables à la survie en Afrique, ce sont certainement la patience et le détachement.

    Il a fallu que la pile de ma montre rende l'âme deux semaines seulement après mon arrivée. Bien sûr, il est possible de s'en procurer à peu près partout en France, bureaux de tabac, bijouteries, supermarchés...

    Mais ici, tout est tout de suite beaucoup plus compliqué. Je suis allée au rayon horlogerie du plus grand supermarché d'Abidjan. Hélas, la vendeuse, avant même d'avoir vu ma montre, m'a annoncé qu'elle n'avait pas ce modèle de pile. Je me suis sentie quelque peu agacée.

    Heureusement, je loge chez l'habitant. Le chauffeur m'a conduite auprès d'un horloger, dont la boutique est réduite à sa plus simple expression (une guérite, en fait) et l'atelier, aussi vaste et accueillant que l'espace dégagé par l'étoffe de son boubou une fois ses genoux écartés en position assise.

    Il a démonté ma montre et ajouté ses pièces à celles déjà dispersées sur ce plan de travail on ne peut plus sommaire. Il se procurera la pile demain.

    Jamais je n'aurais osé lui confié ma montre si je n'avais pas été accompagnée. Mais je la lui ai finalement laissée en toute sérénité et l'ai trouvé très compétent.


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  • Aujourd'hui nous sommes allés à Grand Bassam. Ancienne capitale de la Côte d'Ivoire, située à une trentaine de kilomètres d'Abidjan, cette commune vient d'être classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, en raison des vestiges de l'époque coloniale que l'on peut encore y trouver.

    Grand Bassam           Grand Bassam

     

     

     

     

     

     

     

        C'est LA région touristique du pays. Hôtels et villas de luxe s'y disputent le littoral. Immense plage de sable fin, palmiers, cocotiers, ça y est j'ai repéré le site où il fait bon se balader. Nous avons déjeuné dans une paillotte et bien sûr, je me suis baignée. Contraste saisissant avec mon dernier bain à Plogoff, l'eau est tiède ! Les vagues m'ont faire regretter de ne pas savoir surfer !

    Grand Bassam

    Grand Bassam

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Grand Bassam

    Grand Bassam 

    Grand Bassam 


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  • Depuis cette nuit, il pleut sans discontinuer et avec une intensité que j'envie à l'égard de ma salle de bains dépourvue de douche (j'en suis toujours à me rincer en me versant un plein seau d'eau sur la tête).

    Toutes les ruelles d'Abidjan sont inondées de flaches à l'eau grasse et boueuse. Je ne mettrai pas un orteil dehors aujourdh'ui. Au menu, lecture et préparation de classe.

    Bon week-end !


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  • Je me suis abstenue de vous montrer des images de mon environnement dès mon arrivée. C'est que je manquais quelque peu d'enthousiasme et que j'hésitais à vous faire partager mes impressions plutôt mitigées. Après un mois à Abidjan, mon regard s'est adouci, et avec de la distance, je parviens désormais à faire abstraction de ce qui m'avait saisi au premier abord. L'extérieur n'est pas vraiment engageant, mais passées les portes, l'accueil et un relatif confort sont au rendez-vous. Quelques images, donc, d'un quartier en cours d'évolution et de développement.

    Environnement immédiat        Environnement immédiat

    Environnement immédiat        Environnement immédiat

    Environnement immédiat        Environnement immédiat




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  • Aujourd'hui je vais vous parler gastronomie (pour changer). Je me suis essayée à de nouvelles expériences culinaires puisque j'ai mangé du phacochère sauce gombo accompagné de foutou banane. J'ai trouvé ça très bon, d'une consistance analogue au porc mais de goût plus fin. Enfin, c'est ce qu'il m'a semblé percevoir sous les saveurs hyper épicées de la sauce.

    En accompagnement, le foutou banane se présente comme une pâte jaune et molle, élastique, que l'on mange avec les doigts en le trempant dans la sauce. Ce n'est pas une semoule cuite comme le couscous ou la polenta mais le résultat d'un mélange de manioc et de banane plantain cuits séparément (le manioc est un tubercule constitué d'amidon)  puis pilés ensemble jusqu'à l'obtention de cette pâte.

    D'ailleurs, jugez vous-même : 

    Sortie resto      Sortie resto


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  • Il y a peu de toilettes publiques à Abidjan, et aucunes dans mon quartier. Lorsqu'on part pour la journée, il est parfois difficile de se passer d'un arrêt stratégique afin de soulager un besoin importun. Dans ce cas, pas de panique, on entre dans une boutique. C'est ce à quoi j'ai dû me résoudre et, sur l'introduction de Lydie, la société DHL (qu'ils en soient ici remerciés) m'a ouvert la porte de ses lieux d'aisance. Mes yeux tombent alors sur une affichette scotchée bien en évidence : "N'oubliez pas de bien placer les tchoutchous pour ne pas faire pipi par terre." Je m'interroge et cherche du regard l'objet insolite destiné à parer au désagrément. Je me rends compte rapidement de mon erreur. Le tchoutchou n'est autre que l'équipement naturel du spécimen mâle de l'humanité, si pratique pour arroser les arbres, les trottoirs ou même les caniveaux d'Abidjan, mais susceptible de navrer le sol autour des réceptacles prévus à cet effet. Tchoutchou ? Ça ressemble à joujou. C'est plutôt approprié, non ?


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  • Samedi à la plage. Nous avons pris un minicar (un fourgon Volkswagen) pour faire le trajet jusqu'à Bassam. Le transport est un divertissement en soi. Le chauffeur ralentit à tous les carrefours, le copilote ouvre la porte coulissante et annonce à la cantonade "Bassam". Le minicar se remplit au fur et à mesure du voyage (certains passagers descendent aussi). On manque de sièges ? un bidon fait l'affaire. Je me suis demandée à quel moment ils allaient proposer mes genoux.

    Une fois arrivés, la plage nous attend, à peine plus fréquentée que le mercredi. 

    Comme c'est bon de se baigner après une semaine passée en ville. Comme décrassage, je ne pense pas qu'il y ait plus efficace : roulage, sablage, foulage, gommage, etc. C'est que la mer est forte et capable de renverser, même quand l'eau ne monte qu'à mi-cuisse. Impossible de nager donc, mais thalasso tonique et reconstituante.

    Et puis encore, la pause déjeuner chez Abel, à l'ombre de son "hangar", dont les montants sont en bois de mangrove, la charpente en bambous et le toit en feuilles de cocotier tressées. 

    Bain de mer        Bain de mer

     

    Aboulaye et Pape étaient de la fête.

    Pape et Aboulaye        Bain de mer

     

    Bain de mer        Bain de mer


    Bain de mer       Bain de mer

    Au retour, nous avons remonté la route principale à pied, pour profiter des stands d'artisanat.

    Les meubles sont magnifiques, réalisés à partir de matériaux nobles (pas de plaqué, ni d'aggloméré), la mécanisation n'a pas encore supplanté l'ébenisterie traditionnelle. Les essences sont belles et variées, tant en nuances qu'en grains. Ça donne envie ! Du coup je me suis fait plaisir en achetant deux bols et un mortier en akédé.

    Lydie a absolument tenu à ce que j'investisse également dans une tenue africaine.

    J'ai cédé sans trop me faire prier.

    Deux fois..

    Tenue

    Bain de mer

     

     

     

     

     

     

     

        Bain de mer    

     

     


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  • Ce matin je suis allée au consulat de France. Je suis désormais enregistrée sur la liste des rapatriables potentiels. Ça c'est pour garder l'esprit serein.

    Je me suis aussi rendue à l'Office National d'Identification afin d'obtenir un titre de séjour et un permis de travail. Là c'est plus compliqué. Il me faut attendre l'expiration de mon visa (tourisme - court séjour de moins de 3 mois), pour pouvoir demander à régulariser ma situation. C'est à dire qu'il faudra que je devienne travailleuse clandestine pour pouvoir rester sur le sol ivoirien. C'était déjà compliqué lors de ma demande de visa à l'Ambassade de Côte d'Ivoire à Paris (j'ai dû signer un engagement de ne pas travailler, alors que mon contrat de travail me servait de caution pour entrer sur le territoire), là ça devient carrément ubuesque.

    Mais c'est peut-être un bon plan, me faire reconduire à la frontière pourrait m'économiser un billet retour. À suivre...


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  • Les week-ends se suivent et se ressemblent... Je suis retournée à la plage.

    Mer plus haute et traîtresse ce samedi. Le ressac creuse des cuvettes invisibles qui déstabilisent le baigneur impatient d'avancer vers le large. Il faut donc bien choisir son terrain. À part ça, que du bonheur ! Température de l'air, de l'eau, faible fréquentation, exotisme...


    Lagune


    Je me baigne (nager est impossible compte-tenu des vagues), je marche, j'échange quelques mots avec les personnes croisées qui, invariablement, s'enquièrent des raisons de ma présence en ces lieux, me souhaitent bonne arrivée et s'assurent de ma satisfaction à me trouver en Côte d'Ivoire. Puis, à nouveau, je me baigne, je marche, etc.

    À l'occasion, je découvre un tas de méduses échouées sur la plage. Il m'avait bien semblé percevoir de subreptices effleurements lors de mon immersion...

     

    Lagune


    Juste derrière la plage, s'étend la lagune, eau calme et saumâtre dont la quiétude tranche avec l'agitation des déferlantes. Paysage détonnant à la flore exubérante abritant une faune non moins prolifique, dont les "crabes poilus", que je n'ai pas encore eu l'opportunité de rencontrer.


    Lagune        Lagune


    J'achète un calamar tout frais pêché avant de rentrer. Malheureusement, je ne réussirai à convaincre ni Lydie, ni les garçons d'y goûter (c'était pourtant délicieux,  accommodé avec une sauce oignons-ail-tomates, assaisonnée de quelques aromates et d'un peu de piment). Fatoumata en prendra une bouchée par égard pour moi.

    Le retour se fait dans des conditions analogues aux précédents trajets. Nous sommes neuf dans un break réaménagé : six places derrière, le chauffeur, plus deux personnes sur le même siège à l'avant.

    À mi-parcours, nous sommes arrêtés pour un contrôle de police.

    Pas un blâme concernant la sur-occupation du véhicule, pas de vérification de la validité du contrôle technique.

    Tous nos documents d'identité sont inspectés. Par malchance, un jeune n'a pas ses papiers. Blocage. Immobilisation.

    Les autres passagers s'émeuvent et implorent pardon par la fenêtre. Mon voisin descend et va s'entretenir avec le représentant de l'ordre public. Je ne connaîtrai pas la nature de leur échange, mais nous pourrons repartir sans autre délai. Un généreux donateur ?






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  • Ce matin, je suis allée au cinéma dans le cadre de l'école. Ma classe est, en effet, engagée dans le "parcours cinéma" proposé par l'Agence pour l'Enseignement du Français à l'Étranger, à l'initiative du Centre National du Cinéma (français). J'ai donc eu la bonne surprise d'assister à la projection de "Goshu, le violoncelliste" de Ysao Takahata. Adepte de son "Tombeau des Lucioles" et autres mangas japonais, dont ceux du très talentueux Hayao Miyazaki, c'était vraiment de la chance. Sauf que le cinéma est vétuste (il n'en reste que deux à Abidjan) et que la bande son était parasitée par le bruit très envahissant du projecteur. Dommage ! L'expérience reste intéressante. J'ai déjà eu l'occasion de participer à l'opération "École et cinéma" en France, et ce fut très enthousiasmant pour les élèves.

    Je suis retournée cet après-midi au consulat de France retirer ma carte d'inscrite au registre des Français établis hors de France. Il y est stipulé que je suis désormais placée sous la protection consulaire de la France. Chic !


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